Noël au cœur de ses racines

Une série d’affiches pour que les symboles de Noël prennent encore plus et tout leur sens.

Noël c’est : les lumières, les cadeaux, le sapin, le repas, la réunion de famille, la crèche et le Père Noël.

Ces symboles immuables, si on s’y penche d’un peu plus près, peuvent prendre encore plus de sens quand on retrouve sa racine : l’événement de la naissance de Jésus à Bethléem il y a 2000 ans.

Ci-dessous une série d’affiches à imprimer et à afficher qui peuvent servir à construire une animation où simplement inviter à la réflexion si on y ajoute, par exemple, en dessous un commentaire.

Les cadeaux

Commentaire

Le principe du cadeau est d’être un don généreux et gratuit, désintéressé du retour.

Pour autant, l’échange de cadeaux est aussi une façon de donner du sens dans les sociétés.

L’échange crée du lien. Certains ont un peu de mal avec le sentiment d’avoir à faire des cadeaux à tout prix, et il peut y avoir une pression sociale ou familiale pour dépenser beaucoup, ce qui n’est pas si simple en temps de crise.

Alors n’est-il pas le temps de découvrir ou redécouvrir que c’est surtout soi-même qu’on peut donner. Donner un peu de soi, c’est donner du temps, de la disponibilité, de la gentillesse, de l’amour, autant de choses qui font beaucoup plus vivre, finalement, qu’une bouteille de parfum ou un objet électronique.

A Noël, Dieu décide de donner ce qu’il a de plus cher, son Fils, Jésus-Christ.

Le prénom qu’il a failli porter est même Emmanuel, ce qui veut dire en hébreu « Dieu au milieu de nous ». Finalement, c’est Dieu qui s’offre lui-même, qui se donne à Noël.

Cette logique du don est contagieuse. Et même des rois étrangers, ceux qu’on appelle les rois-mages, viennent apporter des cadeaux à cet enfant, alors qu’ils ne sont même pas issu du peuple Juif, seul capable de reconnaître en Jésus l’envoyé de Dieu.

Noël, c’est la contagion des cadeaux, mais cela doit être, surtout, la contagion du don de soi. Car « Il y a plus de joie à donner qu’à recevoir » (Actes 20:35).

Le Père Noël

Commentaire

Dans la Bible le psaume 27 nous rappelle que si notre père et notre mère nous abandonnaient Dieu nous recueillerait. C’est donc bien parce que Dieu a offert sa paternité que les humains désirent tous avoir une présence qui prenne soin d’eux, au-delà du visible, dans « les cieux ».

« N’appelez personne votre père sur la terre : car vous n’en avez qu’un, le Père Céleste. » dit Jésus dans l’évangile selon Mathieu (23:9). Tous recherchent un Père qui soit à la fois tendresse et fermeté. Nous avons besoin de sa tendresse pour grandir et devenir adultes. Nous avons besoin de sa fermeté car un père nous préserve des dangers en nous avertissant sur ce qui est bon ou moins bon pour nous. Mais beaucoup de figures paternelles que nous rencontrons, au lieu de nous offrir la tendresse, nous laissent le sentimentalisme, la lâcheté ou l’abandon. Et au lieu de la fermeté, d’autres figures paternelles nous lèguent la violence, l’injustice ou l’abus.

Le Père Noël est un peu la concentration de nos désirs enfantins. Quelqu’un de bon, qui donne, qui par ses cadeaux répond à nos désirs. Mais est-ce là vraiment le Père dont nous avons besoin, quelqu’un qui satisfasse tous nos fantasmes ? Jésus disait : « Votre Père sait de quoi vous en avez besoin, avant que vous lui demandiez. » (Matthieu 6:8). Les humains, en créant le Père Noël, ont bien senti qu’il y avait une sorte de naïveté à rêver d’un Père qui ne soit qu’un pourvoyeur de cadeaux. C’est pour cela qu’a été aussi proposé un « père-fouettard », pour rééquilibrer un peu.

Noël nous fait connaitre le vrai « Père qui est aux cieux » qui n’est pas divisé en deux identités mais est à la fois tendresse et fermeté.

Le repas

Commentaire

Dans la plupart des familles, le repas fait partie des incontournables du temps de Noël.

Ce sont les vacances, et on appelle même parfois cette période de l’année la « trêve des confiseurs ». Les festivités et ripailles ont lieu, on mange abondamment si on le peut, on boit souvent, parfois trop.

Le repas est un événement très important car c’est autour d’une table seulement qu’on devient des proches, qu’on manifeste qu’on est « compagnons », des gens qui mangent la même nourriture. Alors nos repas peuvent devenir de vraies occasions de fraternité. A quoi servirait-il de manger ensemble le meilleur foie gras si c’est pour s’ignorer les uns les autres, se mépriser, s’envoyer des paroles tueuses.

Jésus a plus mangé avec les gens que prié avec eux dans la Bible, où le verbe manger est trois fois plus présent que le verbe prier ! Il a même laissé comme signe ultime aux chrétiens un repas, la cène ou eucharistie. Ce repas fait de ceux qui le partagent des frères et sœurs, et il les rassemble à la table d’un même Père. Quelle belle image !

Noël, c’est manger ensemble d’un pain d’apaisement, de bénédiction et de compassion.

La famille

Commentaire

Noël c’est la fête des enfants. C’est ce que nous disons souvent, et c’est vrai, car il y a une joie et un émerveillement dans ce temps qui sont vraiment de l’ordre d’un esprit d’enfance.

Et les adultes font la trêve dans leurs batailles pour s’associer à cet esprit d’enfance pendant quelques jours, non pas pour tomber dans l’infantilisme, mais se réconcilier avec une certaine capacité d’émerveillement.

Noël, c’est une fête de famille. Beaucoup d’entre nous ne voient leur famille qu’à Noël. C’est donc un rendez-vous à ne pas manquer. Mais la famille, c’est parfois autre chose que le simple lien du sang. Jésus disait que sa famille « ce sont ceux qui font la volonté de mon Père » (Matthieu 12:50). Donc pour lui, sa vraie famille était spirituelle, et toute personne qui fait la volonté de Dieu devenait son frère ou sa sœur.

Notre conception de la famille a donc besoin d’être élargie. Elle l’est souvent par les recompositions de fait que beaucoup connaissent du fait des chaos des relations.

Noël, permet de s’élargir positivement par la redécouverte de fraternités autres, en Christ, ou simplement, en humanité.

Les lumières

Commentaire

Noël voit nos rues s’illuminer de guirlandes. C’est même l’origine de cette fête qui arrive au moment où les jours ont fini de décroître et où la lumière va commencer à regagner, jour après jour, sur la nuit et les ténèbres. Le solstice d’hiver marque ce passage et a été fêté dans toutes les sociétés. C’est pour cela que les chrétiens ont décidé de célébrer la naissance de Jésus au moment du solstice d’hiver, le 25 décembre. Jésus est présenté comme l’étoile brillante du matin (Apocalypse 22:16) ou comme le Soleil de justice (Malachie 3:20). Il est la lumière du monde (Jean 8:12) et il a dit lui-même : « Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie. » D’où la célébration de sa naissance à la date actuelle de Noël.

Alors, Noël, c’est l’anniversaire de Jésus, en quelque sorte, mais « Noël, c’est l’anniversaire d’Electrabel », disait un enfant. Des milliers de bougies électriques. Nos avenues illuminées. Les magasins qui clignotent. La fête de la lumière n’est pas que la fête de Jésus, elle est aussi la fête de ce qui brille, notamment le commerce et l’argent,

le luxe et le clinquant. Il ne faut donc pas se tromper de lumière, et pouvoir suivre l’étoile qui désigne l’étable de Bethléem (Matthieu 2).

A Noël, Jésus est la lumière du monde (Matthieu 5:14), et il nous a donné la responsabilité d’être à notre tour une lumière pour le monde. Une lumière qui ne doit pas être mise sous un seau mais briller bien haut.

Le sapin

Commentaire

Il reste vert même en hiver. Le beau sapin, roi des forêts, n’a pas de feuilles caduques, et même si au printemps des épines d’un vert intense poussent au bout des branches, il est un symbole de majesté et de longévité. C’est pour cela qu’il a été utilisé dans les cultures nordiques pour symboliser non seulement la durée, mais, par extension, l’éternité.

En tirant un peu le symbole, certains chrétiens ont voulu voir en lui une image de la vie éternelle, la vie pour toujours, offerte par Jésus-Christ. On l’orne souvent de fruits pour renforcer cette symbolique de vie. Et les boules qui le décorent souvent sous nos latitudes étaient il y a quelques décades des pommes ou des oranges, fruits d’hiver, pour dire cette abondance et cette générosité.

Dans la bible, on parle des arbres, qui porteront jusqu’à douze récoltes, quand ils auront été renouvelés par la restauration de l’harmonie avec Dieu. Le premier des Psaumes de

la Bible dit : « Heureux l’homme qui trouve son plaisir dans la parole de Dieu : il est comme un arbre planté près d’un courant d’eau, qui donne son fruit en sa saison, et dont le feuillage ne se flétrit point. » (Psaume 1:1-3). Jésus lui-même utilisera aussi cette image de l’arbre pour évoquer le fait qu’une existence s’épanouit ou non : « On reconnaît l’arbre à ses fruits » (Matthieu 7:17).

Dans la paix de Noël, regardons si nous portons de beaux fruits, et aspirons à en porter plus !

La crèche

 

Commentaire

Les chrétiens croient que Jésus est le Fils de Dieu. Et malgré ça, il ne naît pas dans un palais, il n’arrive pas du ciel dans un couffin doré…il naît dans une étable car les évangiles nous disent qu’il n’y avait plus de place dans les auberges sur la route pour que ses parents, Joseph et Marie, puissent se reposer et donner naissance à leur premier-né.

Le Fils de Dieu naît dans l’humilité. Jésus est aussi celui qui va parler de la part de Dieu, et pourtant, il ne naît pas déjà adulte, comme dans les mythologies grecques. Il naît enfant, inapte à la parole. Il naît donc autant « vrai homme » que « vrai Dieu ». Jésus est « sur la paille ».

Si le premier Noël est vécu dans la pauvreté d’une étable, comment ne pourrions-nous pas avoir une pensée, et mieux, un geste, pour ceux qui sont aussi « sur la paille » et qui n’ont pas un sou pour acheter quoi que ce soit à Noël, peut-être même pas la possibilité de fêter quoi que ce soit, voire de manger, durant ce temps-ci.

Noël n’est pas fête du consumérisme mais du partage. C’est le temps où les rois (les rois-mages) viennent s’incliner devant le nouveau-né.

Noël invite les plus « riches », dont nous faisons peut-être partie, à aller servir les plus humbles.

D’après une idée de l’église du Marais (Paris)